La récente confrontation entre Pocketpair, studio à l’origine du jeu Palworld, et Nintendo a pris de court l’industrie du jeu vidéo. Accusé d’avoir plagié certaines mécaniques de la franchise Pokémon, le studio indépendant doit maintenant adapter son jeu pour éviter des sanctions. Entre modifications du gameplay et incertitudes judiciaires, retour sur une affaire qui soulève des questions cruciales en matière de propriété intellectuelle.
un succès foudroyant sous surveillance
Lancé en janvier 2024, Palworld a atteint les 32 millions de joueurs en quelques mois, un record pour un studio indépendant. Son concept hybride, combinant exploration, survie et capture de créatures, a rapidement suscité l’intérêt… mais aussi la vigilance de Nintendo. En septembre 2024, le géant japonais a déposé une plainte, estimant que certaines mécaniques du jeu étaient trop proches de celles de Pokémon.
John Buckley, directeur de la communication de Pocketpair, s’est dit surpris par cette accusation. « Nous avions pris des précautions juridiques avant la sortie du jeu, donc cette plainte a été un véritable choc pour nous », a-t-il déclaré lors de la Game Developers Conference 2025.
les changements imposés à Palworld
Pour apaiser les tensions et éviter une interdiction sur le marché japonais, Pocketpair a procédé à plusieurs ajustements :
- Modification des mécanismes de capture : la capture de créatures a été repensée pour éviter toute ressemblance avec les Poké Balls.
- Refonte visuelle : certains designs de « Pals » ont été modifiés pour se démarquer davantage de l’univers de Pokémon.
- Ajout de nouvelles quêtes et mécaniques : un scénario de fin et un crossover avec Terraria sont prévus pour maintenir l’engagement des joueurs.
Pour l’instant, Nintendo n’a pas lancé de nouvelles actions judiciaires, mais l’affaire reste en cours.
un impact émotionnel et économique
Au-delà des aspects légaux, cette affaire a affecté l’équipe de Pocketpair. « Ce fut un moment très difficile pour nous. Nous sommes de grands fans de Nintendo, et être attaqués par eux est déstabilisant », confie Buckley.
Financièrement, la demande de Nintendo s’élève à 5 millions de yens (environ 190 000 euros), une somme certes modeste pour l’industrie, mais qui pourrait avoir un impact si le jeu venait à être retiré du marché japonais.
vers un précédent judiciaire ?
Ce conflit pose une question essentielle : où se situe la limite entre inspiration et copie dans l’industrie du jeu vidéo ? De nombreux studios s’inspirent de succès préexistants, mais la frontière est parfois floue. L’issue de ce procès pourrait influencer les futures créations et les stratégies des studios.
En attendant, Pocketpair poursuit le développement de Palworld, espérant que ces ajustements suffiront à clore l’affaire sans compromettre son avenir.